Philip Kolb choisit la correspondance de Marcel Proust comme sujet pour sa thèse de doctorat (Harvard, 1938). Il ne réalisait pas alors que c’était un vaste sujet qui demanderait 21 volumes et plus de cinquante ans de recherches. Philip Kolb naquit à Chicago le 29 août 1907 et commença à étudier le français à la “Culver Military Academy” à l’âge de seize ans.
Il passa l’année 1935-36 à Paris, pour étudier comme boursier de l’État. C’est cette même année qu’il rencontra madame Mante-Proust, la nièce de Marcel Proust et sa seule héritière. Il rencontra également beaucoup d’anciens amis de Proust. La seconde guerre mondiale vint interrompre sa carrière académique à ses débuts. Le lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, il fut mobilisé. Il passa les quatre années suivantes comme officier de renseignements dans la Marine à Miami, Londres et Bruxelles. Il reçut des décorations du gouvernement des États-Unis et de Belgique pour ses services.
À l’automne 1945 il commença à enseigner à l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign, où il envisageait de rester seulement un an. Mais il découvrit rapidement les richesses de la bibliothèque de l’Université et décida que c’était le lieu idéal pour continuer ses recherches sur la correspondance de Marcel Proust. C’était une sage décision. En 1949, les presses de l’Université publièrent son premier ouvrage La correspondance de Marcel Proust : chronologie et commentaire critique , auquel l’Académie française décerna un prix en 1951. À la suite de cela, madame Mante-Proust et la maison d’édition Plon le chargèrent de publier la correspondance complète de Proust. Les lettres devaient être datées, annotées le plus complètement possible et présentées par ordre chronologique. Le premier volume de la Correspondance parut en 1971, l’année du centenaire de la naissance de Marcel Proust. En 1983, Philip Kolb fut décoré de la Légion d’Honneur et reçut en 1985 la médaille de la Société des Gens de Lettres. En dehors de ses travaux de recherche, Philip Kolb enseignait la littérature française, du Moyen-âge à nos jours. Il a dirigé également de nombreuses thèses sur Proust et d’autres auteurs français.
Comme Marcel Proust, la mort le surprit en plein travail. Il terminait la correction des épreuves du vingt-et-unième et dernier volume de la Correspondance lorsqu’il mourut le 7 novembre 1992.
–D. Kolb